FR
Des crépuscules de ma jeunesse
J’ai appris à dépenser mes mots
Sur les comptoirs des étoiles vaporeuses
À l’endroit où les doigts se caressent sans réserve
Où les lèvres se chahutent avec amour
Et où les mots tendres froissent les draps tombant
De ces pièces érigées en temple du vice vertueux
De l’aube j’ai regardé les larmes
Essuyant les visages gonflés des alcools nuptiaux
Les je t’aime dionysiaques ne trouvaient plus l’écho des nuits passées
Pas plus que nos désirs égoïstes et autres obliques mentaux
L’animal espiègle s’était tapi dans l’ombre du jour
Observant de son regard attentif
Guettant le moindre mot
Prêt à bondir sur les cœurs lourds des remords nauséeux
Je n’ai jamais su tenir les promesses des nuits d’été
Ni celle faite au coin du feu
Brulant tant d’âmes comptées en milliers
Le son lointain d’un instrument désaccordé
Revient à mes oreilles attentives
Mais je n’écoute au fond que le sang couler dans mes veines
Dernier son de l’amour possible pour un monde s’écoulant au rythme des nuits et des jours
EN
From the twilights of my youth
I learned to spend my words
Upon the counters of vaporous stars
Where fingers caress without reserve
Where lips playfully jostle with love
And where tender words crumple the falling sheets
Of these rooms erected as temples of virtuous vice
From dawn I watched the tears
Wiping faces swollen with nuptial spirits
The dionysiac « I love yous » found no more echo from nights past
No more than our selfish desires and other mental obliquities
The mischievous animal had crouched in the shadow of day
Watching with attentive gaze
Stalking the slightest word
Ready to pounce upon hearts heavy with nauseous remorse
I never knew how to keep the promises of summer nights
Nor those made by the fireside
Burning so many souls counted in thousands
The distant sound of an untuned instrument
Returns to my listening ears
But I hear only blood flowing through my veins
Last sound of love possible for a world flowing away to the rhythm of nights and days