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    60. Miroir

    FR

    Ce monde est mon miroir,
    Reflet de l’âme que je porte,
    À travers lui, je m’explore,
    Attentif au regard qu’il me renvoie.

    Je me scrute dans ce miroir,
    Usé par les ans, marqué par les épreuves,
    Seul chemin pour me connaître vraiment,
    Pour percer au-delà des simples apparences,
    Pour saisir l’essence de mon être.

    Dans les ombres de mon reflet,
    Je découvre la lumière intérieure,
    Et je comprends que l’autre,
    N’est, en vérité, que le reflet de moi-même.

    EN

    This world is my mirror,
    Reflection of the soul I carry,
    Through it, I explore myself,
    Attentive to the gaze it returns to me.

    I scrutinize myself in this mirror,
    Worn by years, marked by trials,
    The only way to truly know myself,
    To see beyond mere appearances,
    To grasp the essence of my being.

    In the shadows of my reflection,
    I find the inner light,
    And I realize that the other,
    Is, in truth, but a reflection of myself.

    David – Poésie

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    59. Éloge de l’entre-deux

    FR

    Dans l’entre-deux des existences,
    Je ne prête allégeance à aucun rivage.
    Égarée dans ces méandres, mon âme n’est point échouée,
    Elle vogue, sereine, sans jamais trouver plage.

    Les abysses sombres restent inexplorés,
    Pourtant je navigue jusqu’à perdre haleine,
    Mon corps de pierre, désormais matière lassée,
    Ne ricoche plus sur l’océan des vies pleines.

    Le silence m’enlace, douce mélodie,
    Chant profond qui berce mon être détaché du réel,
    Âme immortelle flottant dans l’azur infini,
    Se nourrissant de sagesses célestes, tel un appel.

    Je ne suis point échoué, je le proclame encore,
    Mais en quête constante d’un équilibre éternel,
    Guidé par la lumière de la surface, vers un accord,
    Vers l’unité de l’être vibrant, au-delà du corporel.

    EN

    In the in-between of existences,
    I pledge allegiance to no shore.
    Lost within these meanders, my soul is not stranded,
    It sails serenely, never finding a port.

    The dark abysses remain unexplored,
    Yet I voyage until breathless,
    My body of stone, now weary matter,
    No longer skims across the ocean of lives.

    Silence embraces me, a sweet melody,
    Deep song that cradles my being detached from the real,
    Immortal soul floating in endless blue,
    Feeding solely on the wisdoms of the sky, like a call.

    I am not stranded, I proclaim it again,
    But in constant quest for eternal balance,
    Guided by the light of the surface, towards harmony,
    Towards the unity of a vibrant being, beyond the flesh.

    David – Poésie

    L’œuvre en illustration de cette poésie est le bien connu « Bleu » d’Yves Klein.

    Il considérait le bleu comme la couleur la plus abstraite, capable de transcender le visible.

    J’aime perdre mon regard, et mon esprit, dans ces œuvres modernes appelant symboliquement l’extérieur vers l’intérieur. Principe même de l’art ?

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    58. Absence présente

    FR

    Ton absence,
    Cri silencieux en moi,
    Résonne comme la joie,
    L’écho du retour
    De ta présence tant espérée.

    Sans nouvelles,
    Mon désir s’enflamme,
    Comme un enfant privé de caresses,
    Je rêve de glisser mes doigts le long de ton cou,
    D’apprendre, à tes côtés, les leçons de la vie pour les tendres et les doux.

    Te savoir loin ne fait que te rapprocher davantage,
    Je revêtirai le tricorne pour goûter aux embruns de tes lèvres, de nouveau,
    Sans oxygène, plongeant dans le bleu de tes yeux,
    Je me noierai dans le parfum de tes cheveux, ne souhaitant jamais remonter à la surface.

    Si tu reviens,
    N’oublie pas de m’abandonner encore,
    Laisse les vagues continuer de me chahuter,
    Me donner le mal de toi jusqu’à exorciser ma solitude.

    Ensemble, sur notre navire,
    Ravivons ce feu,
    Soufflons sur la flamme fragile,
    Et faisons-la renaître, sans fin, à l’infini.

     

    EN

    Your absence,
    A silent cry within me,
    Rings like joy,
    The echo of the return
    Of your longed-for presence.

    Without news,
    My desire ignites,
    Like a child deprived of affection,
    I dream of running my fingers along your neck,
    Learning, by your side, life’s lessons for the gentle and the meek.

    Knowing you’re far only brings you closer,
    I’ll don the tricorn to taste the spray of your lips once more,
    Breathless, diving into the blue of your eyes,
    I’ll drown in the scent of your hair, never wishing to surface.

    If you return,
    Do not forget to leave me again,
    Let the waves continue to toss me,
    Giving me the ache of you until I expel my loneliness.

    Together, on our ship,
    Let us rekindle the fire,
    Breathe life into the fragile flame,
    And let it burn, endlessly, forever.

    David – Poésie

    L’œuvre en illustration a été réalisée par l’artiste @AnnieBoisadan

  • 57. Bonheur

    FR
    Je contemple ceux comblés,
    Dansant sur la corde de la félicité,
    Sans l’avoir réellement cherchée,
    Sans jamais craindre de chuter dans l’abîme d’une vorace tristesse.

    Leur cœur est un jardin en fleur,
    Où chaque pétale est un sourire capturé,
    Chaque souffle de vent, un éclat de rire dans l’air pur.

    Je les envie,
    Mais poursuis mon chemin,
    M’écartant de leur jardin,
    À la recherche d’un bonheur à moi,
    Immuable et assuré, encore à découvrir.

    EN
    I watch those who are fulfilled,
    Those whose joy knows no bounds,
    Dancing on the rope of bliss they never sought,
    Never fearing the fall into an abyss of devouring sadness.

    Their heart is a blooming garden,
    Where each petal is a captured smile,
    Every breath of wind, a burst of laughter in the crisp air.

    Yes, I envy them,
    But I continue on my path,
    In search of a happiness of my own,
    Unchanging and certain, yet to be found.

    David – Poésie

  • 56. Écho d’une Âme Tourmentée (Kurt Cobain)

    FR

    Devant le gouffre béant d’une âme en peine,
    Un poète, enivré de haine,
    Dans sa folie, sa rage, sa voix déchirée,
    Apaisa les cœurs égarés de ma génération.

    Sous les pluies incessantes de Seattle, contrée mélancolique,
    Il forgea sa douleur en un brasier scénique.
    Sa musique, reflet d’une époque en déclin,
    Consumait les planches et nous captivait sans fin.

    Son mal-être se fit mélodie persistante,
    Emportant nos âmes dans un tourbillon d’émotions vibrantes,
    Vers ces contrées trop humaines,
    Où nos vies résonnent et s’égrènent.

    « Come as you are », gravé dans nos mémoires,
    Brûle comme un feu éternel, témoignage de notre espoir.
    Son esprit, indompté, continuera de nous inspirer,
    Guidant nos pas pour les décennies à venir, en secret.

    Ce que tu fuyais, tu l’es devenu,
    Dans ce monde de masques, ils t’ont déformé, célébré.
    Et ta musique brillera encore, éclat persistant,
    Lumière de notre poète maudit, notre guide pour l’éternité.

    EN

    Before the abyss of a sorrowful soul,
    A poet, drunk with hatred,
    In his madness, his rage, his torn voice,
    Soothed the lost hearts of my generation.

    Under the relentless rains of Seattle, a melancholy land,
    He forged his pain into a fiery spectacle.
    His music, a reflection of a dying era,
    Consumed the stage and captivated us endlessly.

    His discomfort became a persistent melody,
    Sweeping our souls into a whirlwind of vibrant emotions,
    To lands too human,
    Where our lives resonate and unfold.

    « Come as you are, » engraved in our memories,
    Burns like an eternal fire, a testament to our hope.
    His untamed spirit will continue to inspire us,
    Secretly guiding our steps for decades to come.

    What you sought to escape, you became,
    In this world of masks, they distorted and celebrated you.
    And your music will continue to shine, a lasting glow,
    The light of our favorite cursed poet, our constant guide.

    David – Poésie