82. Annecy

FR
De mon banc solitaire, ta beauté encore et toujours m’éblouit
d’une lueur douce qui contient mon âme
Depuis si longtemps que ma vie ne semble plus être la frontière
De notre amour d’un passé infini.

Que je m’élève à dos de montagne ou plonge dans tes eaux profondes et d’azur,
Ta chaleur demeure intacte en mon cœur amoureux.
La neige sous mes pas brûle et se tasse
faisant lentement rouler mes larmes abondantes
Dans ta terre accueillante.

Qui ne souhaiterait vivre en ton sein ?
Se nourrir de tes délices changeants ?

Quand renaît la fête des bourgeons éclatants,
Je me nourris de ton souffle nouveau, de ton air délicieux.
Lorsque le soleil plonge mes mains dans ton corps soyeux,
J’en ressors les fruits mûrs d’un été savoureux.
Puis vient la rousseur me faisant contempler en moi tes vastes territoires boisés,
C’est l’automne d’une vie où résonne les échos
De chaque cri de mon âme.

Le temps des silences ne me fera point disparaître,
Quand les sommets se drapent de leurs manteaux immaculés,
Et je boirai chaque goutte de tes mystères aux couleurs pâles,
Des torrents aux névés, des mayens aux cimes,
Comme autant de révélations offertes à tes admirateurs fidèles amoureux.

EN
From my solitary bench, your beauty ever and always
Dazzles me with gentle radiance that cradles my soul—
So long now that my life no longer seems the border
Of our love from time infinite.

Whether I rise upon mountain’s back or plunge into your waters
Deep and azure, your warmth remains intact within my loving heart.
The snow beneath my feet burns and yields, slowly rolling
My abundant tears into your welcoming earth.

Who would not wish to dwell within your breast?
To feast upon your ever-changing delights?

When returns the festival of bursting buds,
I nourish myself on your newborn breath, your delicious air.
When sunlight plunges my hands into your silken body,
I draw forth the ripened fruits of savory summer.
Then comes the russet tide, making me contemplate within myself
Your vast wooded territories— Autumn of a life where echo the reverberations
Of each cry from my soul.

The season of silences shall not make me vanish,
When peaks drape themselves in their immaculate mantles,
And I shall drink each drop of your pale-colored mysteries,
From torrents to névés, from alpine meadows to summits,
Like so many revelations offered to your faithful
And enamored admirers.

Même si je suis parfois jaloux de cet amour partagé avec des milliers d’habitants et de touristes pour cette commune française de Haute-Savoie, où je vis maintenant depuis 2013, j’ai voulu aujourd’hui écrire un court texte (2025) sur les trésors qu’elle m’apporte depuis tant d’années… Annecy, à toi depuis toujours et pour toujours.

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David

Poète, Philosophe & Humaniste, je tisse et partage mon univers contemplatif et symbolique au travers des sites VoiePoetique.com & Philosophos.fr. Depuis plus de vingt années, je cultive l'art de lire, d'étudier, d'écrire et de transmettre une poésie sensible & symbolique ainsi qu'une philosophie pratique et spirituelle. À l'image des premiers philosophes, ma démarche se veut accessible et exploratrice, tentant de sonder avec délicatesse les contours de l'âme humaine et l'infini mystère de ce qui l'entoure.