Mois de juin 2024, ma mère m’a tendu un texte qu’elle avait imprimé. Ce texte, je lui avais envoyé par mail au début des années 2000, elle l’a gardé sur elle durant toutes ces années, bien rangé au fond de son sac… n’y a t’il pas qu’une mère pour faire ce genre de chose ?
Je l’ai (re)lu, il m’a touché, j’avoue l’avoir oublié. A certains égards, je l’ai trouvé bien maladroit dans sa structure mais comme je le disais dans mon introduction, « j’écrivais avec le cœur et les larmes aux yeux ».
Alors je l’ai réécrit, aujourd’hui et sous une forme plus poétique, plus actuelle, en essayant de conserver au maximum son essence, sans trahir le sentiment de l’époque bien évidemment.
Comme beaucoup de monde, c’est contre vents et marées, très souvent à contre courant, que nous avons navigué au fil de l’eau elle et moi. Mais nous sommes toujours là aujourd’hui, main dans la main et c’est ce qu’il y a de plus beau.
Maman, je t’ai blessée, toi qui désirais tant un fils,
J’ai grandi, je ne suis plus cet enfant,
Aujourd’hui, dans l’été de ma vie, les parfums de l’automne me parvenant délicatement,
Dans mon cœur, l’écho de ton amour persistant.
Du fond de l’âme, mes mots s’échappent en flots bouyant,
Trouver les phrases justes semble si complexe,
Je rêve de murmurer à ton oreille ce que mes yeux ne sauraient dire,
Ces aveux tus, ces regrets qui me vexent.
La tristesse s’ancre en moi, profonde et tenace,
Tu n’as pas eu cette vie, celle que tu méritais,
À ton côté, je suis là, silencieux,
Perdu dans mes pensées, loin de toute grâce tant priée.
Écolier distrait, manquant de discipline,
Je fus celui qualifié de difficile,
Nos disputes, nos cris, j’ai choisis d’oublier,
Préférant bannir nos sombres récits de mon esprit.
Ta vie, tes larmes, tes combats, ô Maman,
Quand l’angoisse te prend, je ressens tes tourments,
Il n’y a qu’une femme dans ma vie, le sais-tu vraiment ?
Porteur de rêves, face aux peurs, j’ai bravé les tempêtes,
J’ai tenté d’être un modèle, pour ma sœur,
Escaladant les pentes de la vie avec ardeur,
Apprenant à persévérer, à ne jamais céder à la défaite.
Aucune mère ne devrait souffrir ainsi,
Tant de mots encore à dire, un poème ne peut suffire,
Maman, je n’ai pas souvent été doux, tu as toujours fait de ton mieux,
Pour toi, je bâtirai une maison près de la mer, un refuge.
Les regrets me tourmentent, riant de mes faiblesses,
Sèche tes larmes, oublie mes errances,
Peut-être un jour, seras-tu fière de ce fils,
Qui, malgré tout, avance avec espérance.
Ton fils, à jamais à tes côtés, jusqu’à ton dernier souffle.
To My Mother
Mother, I hurt you, you who wished for a son,
I’ve grown, no longer that child of ten,
Today, twenty-seven, soon the spring of twenty-eight,
But in my heart, the echo of your love remains.
From the depths of my soul, my words flow,
Finding the right phrases seems so complex,
I dream of whispering in your ear what my eyes cannot say,
These unspoken confessions, these regrets that vex.
Deep and enduring is the sadness within,
You’ve not had that life, dreamed of, deserved,
By your side, I stand, silent, subdued,
Lost in thought, from grace I’ve swerved.
A distracted student, lacking discipline,
I was the one who disappoints, called difficult,
Our fights, our shouts, I choose to forget,
Preferring to banish dark tales from my fragile mind.
Your life, your tears, your struggles, oh Mother,
When anxiety seizes you, I feel your plight,
Is there only one woman in my life, do you truly know?
Bearer of dreams, facing fears, I’ve weathered the storms,
Tried to be a model, for my sweet sister’s sake,
Climbing the slopes of life with zeal,
Learning to persevere, never to break.
I regret, for no mother should suffer so,
So much more to say, one poem cannot suffice,
Mother, I’ve not often been gentle, you’ve always done your best,
For you, I will build a house by the sea, a refuge, a nest.
Regrets haunt me, laughing at my weaknesses,
Dry your tears, forget my absences,
Perhaps one day, you’ll be proud of this son,
Who, despite everything, advances with hope.
Your son, forever by your side, until your last breath.
David – Poésie