FR
À toi qui ne m’as jamais vraiment connu,
À toi qui connaîtras tout ce que je ne suis pas,
À cet astre égaré dont l’orbite s’est tue,
Qui jamais ne croisera la route du soleil-roi,
Mais qui brillera sans pareil dans l’éther de Soie,
Constellation secrète aux confins de l’inconnu.
À toi pour qui le sable chaud sur les grèves brûlantes
Ne sera que poussière engloutie par les géants de la mer,
Pour qui les vagues dansantes aux écumes tremblantes
Chanteront des berceuses dans un langage d’hier,
À toi qui regardes les nuages, ombres errantes,
Dessiner des cœurs dans l’azur sans jamais les étreindre.
À cette vie que tu n’auras finalement pas vécue,
À toutes celles qui naîtront dans d’autres dimensions,
Où tes pas fouleront des terres disparues,
Où ton rire résonnera dans d’autres incarnations,
À ce toi multiple, écho de l’âme éperdue
Qui traverse les mondes en d’infinies variations.
À toi qui demeures suspens entre deux respirations,
Seuil jamais franchi, porte close sur le jardin des heures,
À ce presque été où l’on goûta les promesses en fleurs
Avant que l’automne ne vienne avec ses renonciations,
À ce silence habité où vibre encore ton nom,
Je ne peux qu’aimer, d’un amour sans fin ni raison.
EN
To you who never truly knew me,
To you who will know all that I am not,
To that wandering star whose orbit fell silent,
Never to cross the path of the sovereign sun,
Yet who will shine unmatched in the ether of Self,
Secret constellation at the borders of the unknown.
To you for whom the warm sand on burning shores
Will be but dust swallowed by the giants of the sea,
For whom the dancing waves with trembling foam
Will sing lullabies in yesterday’s tongue,
To you who watch the clouds, wandering shadows,
Drawing hearts in the azure, never to embrace them.
To this life you will ultimately not have lived,
To all those that will be born in other dimensions,
Where your steps will tread upon vanished lands,
Where your laughter will resound in other incarnations,
To this manifold you, echo of the bewildered soul
Traversing worlds in infinite variations.
To you who remain suspended between two breaths,
Threshold never crossed, door closed upon the garden of hours,
To this almost-summer when we tasted promises in bloom
Before autumn came with its renunciations,
To this inhabited silence where your name still trembles,
I can only love, with love without end or reason.
