88. Parfums du temps

FR
5h00 – Certains disent que se réveiller à cette heure est signe de tristesse
5h01 – M’aime-t-elle encore ?
5h02 – M’a-t-elle seulement aimé un jour ?
5h03 – Mes draps gardent la mémoire des parfums de son corps
5h04 – Mes doutes prennent la forme de ses silences…
5h05 – Chaque battement de cœur compte les heures depuis son départ
5h06 – Je relis ses messages comme on prie des textes venus de si loin…
5h07 – Les mots qu’elle n’a pas dits pèsent plus lourd que ses promesses
5h08 – L’aube hésite au seuil de ma fenêtre, comme elle à ma porte avant son grand départ
5h09 – Peut-on aimer quelqu’un qui nous échappe comme le sommeil
5h10 – Mes pensées tournent en boucle, prisonnières de son nom et son image
5h11 – Le jour se lève sur mes ruines intérieures
5h12 – Dans la pénombre, je distingue de plus en plus mal le réel du rêvé
5h13 – Combien de nuits faudra-t-il pour qu’une nuit suffise
5h14 – Je cherche son visage dans les plis de mon oreiller
5h15 – Le quart d’heure sonne comme un glas
5h16 – Mes souvenirs d’elle sont plus réels qu’elle ne l’a jamais été, au fond,
5h17 – Aimer, c’est peut-être inventer l’autre plus que le connaître
5h18 – Chassant les ombres, les premières lueurs révèlent l’étendue de ma solitude
5h19 – Je me demande si elle pense à moi en cet instant
5h20 – Vingt minutes que je compte ce qui ne se compte pas
5h21 – La douleur se fait familière, presque confortable
5h22 – Dans l’insomnie, on apprend la géographie de son propre vide
5h23 – Les oiseaux commencent leur chant, indifférents à mon chagrin
5h24 – Peut-être que la souffrance aussi a sa beauté cachée
5h25 – Je respire lentement, comme on réapprend à vivre
5h26 – Chaque minute m’éloigne d’hier et me rapproche de demain
5h27 – L’espoir est cette lumière timide à l’horizon
5h28 – Je commence à voir que l’amour n’est pas que possession
5h29 – Son absence m’enseigne ce que sa présence ne pouvait dire
5h30 – La demi-heure sonne, je suis à mi-chemin de quelque chose…
5h31 – Entre la nuit et le jour, j’existe dans l’entre-deux
5h32 – Mes larmes ont séché, laissant place à cette lucidité salée
5h33 – Je réalise que je peux survivre à l’impossible
5h34 – Le manque aussi est une forme de présence
5h35 – Dans le silence, j’entends enfin ma propre voix
5h36 – Peut-être que perdre l’autre, c’est se retrouver soi ?
5h37 – Le ciel se teinte de rose, couleur de cicatrisation
5h38 – Mes pensées deviennent moins tranchantes, presque douces
5h39 – J’accepte que certaines questions restent sans réponse
5h40 – Le temps file entre mes doigts comme du sable doré
5h41 – Chaque instant est une petite mort puis une petite naissance
5h42 – Je comprends que l’amour n’a pas de fin, seulement des métamorphoses
5h43 – Mon cœur bat encore, preuve que je peux encore aimer
5h44 – La lumière grandit, dévoilant les contours d’un nouveau monde
5h45 – Trois quarts d’heure, je me relève de mes cendres
5h46 – Ce qui m’a brisé peut aussi me recomposer autrement
5h47 – Je suis l’alchimiste de ma propre transmutation
5h48 – Chaque seconde qui passe est un acte de courage
5h49 – Le présent n’appartient qu’à ceux qui osent l’habiter
5h50 – Je lâche prise, et le poids s’allège enfin
5h51 – L’aube est pleine, magnifique dans son immuabilité
5h52 – Je remercie la douleur de m’avoir appris la profondeur
5h53 – Dans ma solitude, je découvre une étrange plénitude
5h54 – Le temps ne guérit pas, il transforme
5h55 – Cinq minutes avant l’heure, je sens quelque chose changer
5h56 – Mon souffle s’harmonise avec le rythme du monde
5h57 – Je ne suis plus prisonnier de ce qui fut
5h58 – L’instant présent devient enfin habitable
5h59 – Une minute encore, et tout sera différent
6h00 – Le temps est le geôlier autant que la clé, la prison autant que la libération
6h01 – Infiniment, j’aime le parfum de cette fleur qui renaît à chaque aurore

EN
5:00 AM – Some say that waking at this hour is a sign of sorrow
5:01 AM – Does she still love me?
5:02 AM – Did she ever love me at all?
5:03 AM – My sheets hold the memory of her perfume
5:04 AM – My doubts take the shape of her silences…
5:05 AM – Each heartbeat counts the hours since her departure
5:06 AM – I reread her messages like prayers from distant lands
5:07 AM – The words she never spoke weigh heavier than her promises
5:08 AM – Dawn hesitates at my window’s threshold, as she at my door before her great leaving
5:09 AM – Can one love someone who escapes us like sleep
5:10 AM – My thoughts spin in circles, prisoners of a name and her image
5:11 AM – Day breaks upon my inner ruins
5:12 AM – In the half-light, I can no longer tell the real from the dreamed
5:13 AM – How many nights will it take for one night to be enough
5:14 AM – I search for her face in the folds of my pillow
5:15 AM – The quarter-hour chimes like a knell
5:16 AM – My memories of her are more real than she ever was
5:17 AM – To love is perhaps to invent the other more than to know them
5:18 AM – The first glimmers reveal the vastness of my solitude
5:19 AM – I wonder if she thinks of me at this very moment
5:20 AM – Twenty minutes I’ve been counting what cannot be counted
5:21 AM – Pain becomes familiar, almost comfortable
5:22 AM – In insomnia, one learns the geography of one’s own emptiness
5:23 AM – Birds begin their song, indifferent to my grief
5:24 AM – Perhaps suffering too has its hidden beauty
5:25 AM – I breathe slowly, as one relearns to live
5:26 AM – Each minute distances me from yesterday and brings me closer to tomorrow
5:27 AM – Hope is that shy light on the horizon
5:28 AM – I begin to see that love is not only possession
5:29 AM – Her absence teaches me what her presence could not say
5:30 AM – The half-hour sounds, I am halfway to something
5:31 AM – Between night and day, I exist in the in-between
5:32 AM – My tears have dried, leaving room for a salted clarity
5:33 AM – I realize I can survive the impossible
5:34 AM – Absence too is a form of presence
5:35 AM – In the silence, I finally hear my own voice
5:36 AM – Perhaps to lose the other is to find oneself?
5:37 AM – The sky tints itself rose, the color of healing
5:38 AM – My thoughts become less sharp, almost gentle
5:39 AM – I accept that certain questions remain unanswered
5:40 AM – Time slips through my fingers like golden sand
5:41 AM – Each instant is a small death and a small birth
5:42 AM – I understand that love has no end, only metamorphoses
5:43 AM – My heart still beats, proof that I can still love
5:44 AM – Light grows, unveiling the contours of a new world
5:45 AM – Three quarters of an hour, I rise from my ashes
5:46 AM – What broke me can also recompose me differently
5:47 AM – I am the alchemist of my own transmutation
5:48 AM – Each passing second is an act of courage
5:49 AM – The present belongs only to those who dare inhabit it
5:50 AM – I let go, and the weight finally lightens
5:51 AM – Dawn is full, magnificent in its immutability
5:52 AM – I thank the pain for teaching me depth
5:53 AM – In my solitude, I discover a strange fullness
5:54 AM – Time does not heal, it transforms
5:55 AM – Five minutes before the hour, I feel something shifting
5:56 AM – My breath harmonizes with the rhythm of the world
5:57 AM – I am no longer prisoner of what was
5:58 AM – The present moment finally becomes livable
5:59 AM – One more minute, and everything will be different
6:00 AM – Time is the jailer as much as the key, the prison as much as the liberation
6:01 AM – Infinitely, I love the perfume of this flower reborn with each dawn

Un poème que j’ai composé comme une ode à la distance entre deux êtres et le temps.
Sa composition a réellement commencé ce 30 septembre 2025 à 5h00 du matin et à chaque minute, durant une heure, une pensée puis l’espoir.
Ce poème ce lit également sans l’évolution des minutes même si elles lui donnent tout son sens.

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David

Poète & Philosophe humaniste, je tisse et partage mon univers contemplatif et symbolique au travers des sites VoiePoetique.com & Philosophos.fr Depuis plus de vingt années, je cultive la lecture, l'étude, l'écriture et la trans-mission d'une poésie sensible & symbolique ainsi qu'une philosophie pratique et spirituelle. À l'image des premiers philosophes et des poètes qui me touchent, ma démarche se veut accessible et exploratrice par l'image et le symbole, tentant de sonder avec délicatesse les contours de l'âme humaine et l'infini mystère de ce qui l'entoure.