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    Je me souviens, si bien,
    De ce long escalier
    Accédant à une toute petite porte,
    J’ai eu tant de mal à l’ouvrir.
    Persévérer a été mon plus grand et généreux salaire
    Car elle dissimulait un trésor.

    I remember, so well,
    That long staircase
    Leading to a tiny door,
    I struggled so hard to open it.
    Perseverance was my greatest and most generous reward
    For it concealed a treasure.

    David – Poète & Philosophe

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    67. Automne

    FR
    L’automne me présente à la joie
    Elle m’explose ses couleurs à la figure
    Me fait sentir les parfums de sa terre humide

    Mon ciel se revêt de gris, me laissant toute place pour rêver le bleu sans qu’il me soit imposé
    Le jaune, le vert, l’orange et le rouge se répandent sur les montagnes en une palette si précieuse à ma créativité
    S’empare alors de moi l’envie d’une boisson chaude, pour admirer le spectacle fascinant du déclin de la nature par la fenêtre

    Les soupes de courges et de potirons, si chaleureuses et onctueuses, caresse ma gorge et mon estomac
    J’ouvre en grand ma garde-robe la plus étoffée, la plus travaillée, préparant l’arrivée de la femme blanche que j’aime tant et qui toujours lui succède

    Les journées courtes me sont moins longue à me languire de la nuit noire avec laquelle j’aime voyager
    La mélancolie m’inspire cette joie d’une tristesse depuis longtemps acceptée, aimée et maîtrisée

    J’aime L’automne

    EN

    Autumn presents me to joy, She explodes her colors in my face, Makes me sense the perfumes of her damp earth.

    My sky cloaks itself in grey, leaving me all space to dream of blue without it being imposed upon me, Yellow, green, orange, and red spread across the mountains in a palette so precious to my creativity, Then seizes me, the desire for a warm drink, to admire through the window the fascinating spectacle of nature’s decline.

    Soups of squash and pumpkin, so warm and unctuous, caress my throat and my stomach, I fling open my most ample wardrobe, the most elaborate, preparing for the arrival of the white woman I love so much, who always follows her.

    The short days are less long for me to languish for the dark night with which I love to travel, Melancholy inspires in me this joy of a sadness long accepted, loved, and mastered.

    I love Autumn.

    David – Poésie

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    66. Comète

    FR

    Je ne vois plus la lumière que par le trou d’une épingle, tu sais.
    L’ai-je déjà vu autrement ? d’ailleurs…

    Ne parlez plus derrière mon dos, il plis et il croule sous vos mots.
    Je n’ai rien été finalement, rien qui ne mérite votre temps et votre jugement.

    Retenez uniquement de moi que j’ai traversé ce monde, tel une comète,
    N’appartenant qu’au cosmos entier et que la solitude aura été ma seule et fidèle passagère,
    Vous la connaissez bien, nous l’avons partagée, en fin.
    Tout n’a eu qu’un temps, en bref,
    Nous ne sommes que des étoiles éphémères traversant le ciel d’un soir d’été…

    J’ai peut-être croisé ta route,
    Peut-être avons nous pleuré ensemble,
    Peut-être nous sommes nous aimé,
    Peut-être avons nous partagé nos corps, nos cœurs et nos âmes,
    Si c’est vraiment le cas…on se retrouvera pour finir notre histoire, tu le sais.

    À toi qui lis cela, pourrais-tu tout quitter pour moi ?
    Tu sais que mon curseur se trouve là.
    Moi je brûlerai ce monde pour toi,
    Dans l’espoir qu’enfin nos âmes se libèrent de ces foutus lois.

    Dans l’obscure de mes pensées, je cherche cette lueur,
    Ce signe qui me ferait dire que tout n’est pas vain,
    Que l’amour a une vraie valeur.

    Comme le destin va nous séparer,
    Sache que je garderai le souvenir de nos plus beaux moments pour nous retrouver,
    À jamais gravés.

     

    EN

    I only see the light through the eye of a needle, you know.
    Have I ever seen it any other way? by the way…

    Stop talking behind my back, it bends and buckles under your words.
    I’ve been nothing in the end, nothing worth your time or your judgment.

    Remember only this: I crossed this world like a comet,
    Belonging to the cosmos alone, with solitude as my faithful passenger.
    You know her well, we shared her, in the end.
    Everything was fleeting, in short,
    We are but fleeting stars crossing a summer night sky…

    Perhaps I crossed your path,
    Perhaps we cried together,
    Perhaps we loved,
    Perhaps we shared our bodies, hearts, and souls,
    If that’s truly the case… we’ll meet again to finish our story, you know.

    To you reading this, could you leave it all for me?
    You know where our line is drawn.
    I’d burn the world for you,
    In hopes our souls will finally break free from these damned laws.

    In the darkness of my thoughts, I seek that light,
    That sign to tell me it wasn’t all in vain,
    That love truly has worth.

    As fate will tear us apart,
    Know I’ll keep the memory of our best moments to find you again,
    Forever engraved.

    David – Poésie

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    Que voudrais-je garder d’ici bas ?
    L’image de ce que les éléments sculptent délicatement
    Avec l’aide et toute la patience du temps.

    What would I wish to keep from down here?
    The image of what the elements delicately sculpt
    With the help and all the patience of time.

    David – Poète & Philosophe

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    Les Lettres à un jeune poète de Maria Rainer Rilke

    Dans le silence feutré d’une librairie, un livre attire notre regard. Sa couverture sobre, édité par Flammarion, porte le titre « Lettres à un jeune poète » de Rainer Maria Rilke. Ce recueil, traduit et présenté par Claude Porcell, nous invite à un voyage intime au cœur de la création artistique et de l’existence humaine.

    Entre 1903 et 1908, dix lettres s’envolent de la plume de Rilke vers un jeune aspirant poète, Franz Xaver Kappus. Ces missives, écrites alors que Rilke n’a lui-même que 28 ans au début de cet échange, ne seront publiées qu’en 1929, trois ans après la mort du poète. L’édition Flammarion que nous tenons entre nos mains est le fruit d’un travail minutieux de traduction et de présentation par Claude Porcell, offrant au lecteur francophone une porte d’entrée dans l’univers rilkéen.

    Au fil des pages, nous découvrons bien plus que de simples conseils littéraires. Rilke, tel un jardinier patient, cultive dans l’esprit de son jeune correspondant les graines d’une philosophie de vie profondément ancrée dans la création artistique.

    Rilke nous murmure que la solitude n’est pas un vide à fuir, mais un espace sacré à cultiver. Il écrit : « Une seule chose est nécessaire : la solitude. La grande solitude intérieure. » Cette solitude, loin d’être un isolement stérile, devient le creuset où l’artiste forge son œuvre et se forge lui-même. Elle est l’antichambre de la création, le silence nécessaire pour entendre la voix de sa propre vérité.

    Dans un monde qui valorise l’instantané, Rilke nous rappelle la vertu de la patience. « Soyez patient envers tout ce qui n’est pas résolu dans votre cœur », conseille-t-il. Cette patience n’est pas passive, mais active. Elle est l’art de laisser mûrir les expériences, de permettre aux questions de résonner en nous jusqu’à ce qu’elles trouvent leur propre réponse. L’artiste, selon Rilke, doit apprendre à vivre les questions plutôt que de chercher frénétiquement des réponses immédiates.

    Rilke embrasse l’incertitude comme une amie précieuse de l’artiste. Il nous invite à « aimer les questions elles-mêmes, comme des chambres fermées et des livres écrits dans une langue très étrangère. » Cette approche transforme l’angoisse de l’inconnu en une curiosité fertile, faisant de l’incertitude non pas un obstacle, mais un tremplin vers la créativité.

    Au cœur de la philosophie de Rilke se trouve la quête d’authenticité. Il exhorte le jeune poète à chercher au plus profond de lui-même la source de son art. « Allez en vous-même », écrit-il. Cette introspection n’est pas narcissique, mais une plongée courageuse dans les profondeurs de l’être, là où réside la vérité personnelle de chacun, seule capable de donner naissance à un art authentique et universel.

    Rilke efface la frontière artificielle entre l’art et la vie quotidienne. Pour lui, l’art n’est pas une activité séparée, mais une manière d’être au monde. Il encourage à voir la beauté dans les gestes les plus simples, à transformer chaque expérience en matière poétique. Ainsi, la vie devient elle-même une œuvre d’art, et l’artiste, un témoin attentif de la beauté cachée du monde.

    Plus d’un siècle après leur écriture, ces lettres continuent de résonner avec une force étonnante. Elles ne sont pas seulement un guide pour les poètes, mais une invitation à tous ceux qui cherchent à vivre une vie plus authentique et créative.

    Rilke nous rappelle que l’art véritable naît de la nécessité intérieure, non de la volonté de plaire ou de se conformer. Il nous encourage à embrasser nos doutes, nos peurs, nos échecs comme autant de matériaux précieux pour notre croissance artistique et personnelle.

    En conclusion

    L’édition Flammarion des « Lettres à un jeune poète », enrichie par la traduction sensible de Claude Porcell, est bien plus qu’un simple livre. C’est une fenêtre ouverte sur l’âme d’un des plus grands poètes du XXe siècle, une invitation à explorer les profondeurs de notre propre créativité.

    En refermant ce livre, nous comprenons que le véritable voyage du poète, de l’artiste, n’est pas vers la gloire ou la reconnaissance, mais vers le cœur même de son être. Rilke nous rappelle que la poésie, comme toute forme d’art véritable, n’est pas quelque chose que l’on fait, mais quelque chose que l’on est.

    Ainsi, ces lettres deviennent un phare pour tous ceux qui naviguent sur les eaux tumultueuses de la création, rappelant que la vraie réussite n’est pas dans l’œuvre achevée, mais dans la transformation intérieure qu’elle opère en nous. Elles nous invitent à vivre poétiquement, à faire de notre existence même une œuvre d’art en perpétuel devenir.

    Vous pouvez vous procurer le livre directement sur le site des éditions Flammarion : Lettres à un jeune poète et autres lettres – Rainer Maria Rilke – Flammarion – Poche – Librairie Gallimard PARIS

    David – Poète & Philosophe