• 49. Cent bras

    FR

    Fruit de la folie des hommes,
    Tu devras, plus que quiconque,
    Surmonter les affronts et les outrages.
    Il te restera toutes les qualités que les autres délaissent.

    Enfant de la chimie,
    En entendant ton histoire,
    Devrais-je admettre avoir eu la chance
    De ne pas être né de parents sans voix ?
    Quelle folie que de penser ainsi !

    Même cent bras ne pourront changer ce que tu es.
    Tes yeux ouvriront ton cœur,
    Et du cœur, de l’amour, tes parents en ont,
    Comme tous ceux qui labourent notre terre au fil des saisons.

    Cent bras ne te suffiront pas pour moissonner la vie.
    La pelle et la pioche resteront posées, cette fois-ci.
    Deviens moissonneur de bonheur,
    Cultivateur d’un monde meilleur.
    La modernité t’a privé de ton héritage,
    Là commence ton véritable combat.

    Ce monde, qui magnifie la grandeur, la rapidité, la rentabilité,
    Transforme finalement les hommes en êtres muets.

    Si un jour tu saisis cela,
    Il y aura toujours une place pour toi,
    Au front de ceux qui n’hésiteront jamais à élever la voix.

    EN

    Fruit of men’s madness,
    You will have to, more than anyone,
    Overcome affronts and outrages.
    You’ll be left with all the qualities others neglect.

    Child of chemistry,
    Hearing your story,
    Should I admit I was fortunate
    Not to be born of voiceless parents?
    What madness to think such a thing!

    Even a hundred arms couldn’t change who you are.
    Your eyes will open your heart,
    And from the heart, your parents have love,
    Like all those who till our land through the seasons.

    A hundred arms won’t be enough to harvest life.
    The shovel and pick will rest this time.
    Become a harvester of happiness,
    A cultivator of a better world.
    Modernity has deprived you of your heritage,
    There begins your real fight.

    This world, always seeing things bigger, faster, more profitable,
    Ultimately turns men into voiceless beings.

    If one day you understand this,
    There will always be a place for you,
    At the forefront of those who will never hesitate to raise their voice.

    David – Poésie

    Donner de la voix à ceux qui n’en ont pas, voici un des leitmotivs de ce poème.

    Faire prendre conscience en est un autre. Nous fermons les yeux sur les problèmes de plus en plus nombreux voir, tout du moins, de plus en plus visible de notre monde moderne. Un monde qui génère ces enfants sans bras et autres malformations en lien avec les perturbateurs endocriniens contenu dans les pesticides.

    J’ai voulu prendre ce sujet par l’angle des enfants d’agriculteurs, énormément touchés par ces faits couverts de déni par notre organisme de santé Français. Mettre en lumière cela amènerait à devoir prendre des mesures et l’intention n’y est pas.

    Pour commencer à approfondir le sujet, je vous renvoie vers deux sites : France 3 région Rhône-AlpesRadio France

    Pour eux, familles, enfants, ne restons pas indifférents encore une fois.

  • 48. Souffle du printemps

    FR

    Ce matin-là, où la lune dansait sa révérence à l’oiseau sifflotant,
    Au-delà de me rappeler le temps du printemps,
    Ont déposé en mon cœur un parfum enivrant.

    Durant les longues nuits d’hiver,
    Quand le froid et la solitude érodaient doucement mon être,
    L’oiseau chantant,
    Venant se rappeler à ma mémoire,
    Sifflotait le chant de la vie, d’une mélodie aérienne.

    Mort d’un cycle dont l’histoire restera figée dans la beauté glacée,
    Ces matins-là ne portaient plus aucun chant.
    Seule ma mémoire me suppliait de rester vivant pour renaître au prochain printemps.

    EN

    That morning, when the moon danced its bow to the whistling bird,
    Beyond reminding me of the springtime,
    Deposited in my heart an intoxicating scent.

    During the long winter nights,
    When cold and loneliness gently eroded my being,
    The singing bird,
    Coming back to my memory,
    Whistled the song of life, with a soaring melody.

    Death of a cycle whose story will remain frozen in icy beauty,
    Those mornings then carried no more songs.
    Only my memory pleaded with me to stay alive, to be reborn next spring.

    David – Poésie

  • 47. Néant

    FR

    Il y a ces soirées là,
    Où la lune haute
    S’épanouit dans un ciel menaçant.

    Où mon esprit s’aventure aux portes d’un royaume,
    Où la raison m’ordonne de vider en moi le nectar du néant,
    Diluant l’absolu,
    Ne répondant plus de mes actes,
    Je m’enivre, jusqu’à oublier ma propre naissance.

    Oublier qui je suis,
    Oublier l’existence,

    Mais au réveil tout est là… empire !

    EN

    There are those evenings,
    Where the high moon
    Blooms in a threatening sky.

    Where my spirit ventures to the gates of a realm,
    Where reason commands me to drain the nectar of nothingness within me,
    Diluting the absolute,
    No longer accountable for my actions,
    I intoxicate myself, until I forget my own birth.

    Forgetting who I am,
    Forgetting existence,
    But upon waking, everything is there… Empire !

    David – Poésie

  • 46. Union

    FR

    La rosée éveille tous mes sens,
    Tourbillonnant de bas en haut.

    En cercles concentriques, l’oiseau brûlant visite mon corps,
    Jusqu’à s’enfoncer dans les entrailles de la terre.
    Fouillant ce que j’appelais « la vie »,
    Ici, plus rien n’existe,
    Le chaos s’ordonne…

    Parcourant ma colonne,
    Faisant frissonner mon épiderme,
    Les entrailles de la terre hurlent trois fois mon nom,
    L’écho de leurs flammes me frappe violemment,
    Embrasant mon cœur,
    Détruisant mes dernières résistances.

    Puis, le silence…
    N’entendant plus que le bruit de mes pas,
    Sept petits pas me guidant vers la lumière.
    Sa chaleur m’attire,
    Sans résistance, je m’unis pour ne faire qu’un.

    Expulsé de ses entrailles,
    Nous nous abandonnons.
    Tous deux, trait d’union,
    Nous rions, la tête éparpillée dans le cosmos,
    Nos yeux emplis des astres éclairant « la vie ».

    EN

    The dew awakens all my senses,
    Swirling from bottom to top.

    In concentric circles, the burning bird visits my body,
    Diving deep into the earth’s entrails.
    Digging through what I called « life »,
    Here, nothing exists anymore,
    Chaos becomes ordered…

    Traversing my spine,
    Sending shivers across my skin,
    The earth’s bowels scream my name thrice,
    The echo of their flames strikes me violently,
    Igniting my heart,
    Destroying my last resistances.

    Then, silence…
    Hearing only the sound of my steps,
    Seven small steps guiding me towards the light.
    Its warmth draws me in,
    Without resistance, I merge to become one.

    Expelled from its bowels,
    We surrender.
    Both of us, a hyphen,
    We laugh, heads scattered across the cosmos,
    Our eyes filled with the stars illuminating « life ».

    David – Poésie

  • 45. L’éternel

    FR

    Ta voix, ta présence, m’étaient inconnues.
    Je t’ai cherché, comme si nous nous étions déjà rencontrés.
    Tout ce temps, tu étais à mes côtés.
    Les choses simples sont parfois si compliquées…

    Sais-tu où je t’ai trouvé ?

    Dans une fleur,
    Dans un instant.
    Évidemment, j’aurais bien pu te trouver dans cet arbre ou dans le vent…

    La nature a gardé cela,
    Loin des qualités des hommes,
    L’honnêteté et la simplicité.

    Dans chaque moment, je t’apprends,
    Elle te vit.
    Bientôt, je te vivrai aussi.

    EN

    Your voice, your presence, were unknown to me.
    I searched for you, as if we had met before.
    All this time, you were right by my side.
    Simple things can sometimes be so complicated…

    Do you know where I found you?

    In a flower,
    In a moment.
    Of course, I could have found you in that tree or in the wind…

    Nature has preserved this,
    Far from the qualities of men,
    Honesty and simplicity.

    In every moment, I learn you,
    It lives you.
    Soon, I will live you too.

    David – Poésie