Antérieurement à VoiePoétique.com, je me suis interrogé sur ce qui me rendait véritablement heureux. Ce qui provoquait en moi cette extase parfaite, ici-même à l’intérieur, près du cœur, sans que je puisse réellement l’expliquer. Si seulement vous saviez le nombre de fois où je me suis saisi de ma plume lors de ces passages voluptueux…
Avez-vous déjà éprouvé cette impression ? Cette sensation de flotter sur une mer de nuages durant de nombreuses heures ? Et si cet état céleste devenait constant ?
La recette magique demeure si difficile à transmettre à ce monde, avec ses mots…
Imaginons ensemble une balance et ses deux plateaux qui porteraient, pour l’un l’intérieur et pour l’autre l’extérieur. Un homme sans vie intérieure n’est rien ; un homme qui ne comprend pas l’extérieur, ou tout du moins ne s’y efforce pas, n’est rien. Un homme qui ne perçoit pas ces deux plateaux comme sa mission de vie ici-bas demeure un animal. Il traversera ce monde sans conscience, il le traversera en effleurant à peine du doigt ce qui constitue le terreau des vertus.
Les hommes de lettres ont subtilisé la poésie, ils s’en sont emparés pour la faire vivre dans des salons depuis toujours déserts, ne parvenant pas à la faire réellement vivre au-delà de leur cercle. Le chant de la poésie a sifflé à leurs oreilles ; ce chant leur a plu et ils l’ont enfermé dans une cage dorée pour contempler l’oiseau merveilleux de plus près. Un homme de lettres n’est pas nécessairement un être d’extase et de cœur. Quand il devient homme de lettres, il quitte l’humanité pour rejoindre celui qui l’ancre dans les pages de ses livres, sans toujours savoir comment porter la poésie aux humains attentifs et réceptifs. Il est celui qui aime la musique des mots, celui qui joue avec eux comme un enfant habile, mais bien trop souvent, il lui manque cette humilité nécessaire pour toucher le cœur de tous.
Pourtant, une fois franchie la porte hermétique, le secret de l’extase et du bonheur se trouve bien chez les poètes. J’aimerais, à travers ce site, engager chacun à se pencher sur les poètes. Les anciens comme les contemporains. Qu’ils se procurent un peu de chaque style poétique, qu’ils goûtent le sucre et le sel à la bouche de toutes les époques, et surtout qu’ils prennent le temps. Le temps de lire, d’inspirer profondément, de s’approprier le fond des poésies en se laissant conter la forme ; qu’ils lisent la poésie à voix haute pour ne pas la garder au fond de leur caverne comme un trésor caché, mais qu’ils lui ouvrent la porte en grand pour laisser s’envoler l’oiseau merveilleux.
Dans la nature, il y a une chose qui nous écoute, qui se cache dans toutes les choses, et elle veut entendre cette poésie pour évaluer notre compréhension de la poésie qu’elle a elle-même mise dans ses créations.
Les choses sont finalement aussi simples que cela : boire la poésie de ce monde et la partager avec celui qui l’a écrite. Voilà la seule chose que j’aspire à être, voilà l’unique mission de VoiePoétique.com.
Bonne lecture.
EN
Prior to VoiePoétique.com, I questioned what truly made me happy. What provoked in me that perfect ecstasy, here within, close to the heart, without my being able to truly explain it. If only you knew how many times I seized my pen during those voluptuous passages…
Have you ever experienced this feeling? That sensation of floating upon a sea of clouds for countless hours? And what if this celestial state became constant?
The magical recipe remains so difficult to convey to this world, with its words…
Let us imagine together a scale with two plates that would bear, one the interior and the other the exterior. A man without inner life is nothing; a man who does not understand the exterior, or at least does not strive to do so, is nothing. A man who does not perceive these two plates as his life’s mission here below remains an animal. He will traverse this world without consciousness, he will cross it barely touching with his finger what constitutes the soil of virtues.
Men of letters have refined poetry, they have seized it to make it live in salons forever deserted, failing to make it truly live beyond their circle. The song of poetry has whistled in their ears; this song pleased them and they imprisoned it in a gilded cage to contemplate the marvelous bird more closely. A man of letters is not necessarily a being of ecstasy and heart. When he becomes a man of letters, he leaves humanity to join one who anchors him in the pages of his books, without always knowing how to bring poetry to attentive and receptive humans. He is one who loves the music of words, one who plays with them like a skillful child, but far too often, he lacks that humility necessary to touch everyone’s heart.
Yet, once the hermetic door is crossed, the secret of ecstasy and happiness is indeed found among poets. I would like, through this site, to engage everyone to delve into poets. The ancients as well as the contemporaries. Let them acquire a little of each poetic style, let them taste the sugar and salt at the mouth of all epochs, and above all let them take time. Time to read, to breathe deeply, to appropriate the substance of poems while letting themselves be told the form; let them read poetry aloud so as not to keep it at the bottom of their cave like a hidden treasure, but let them open the door wide to allow the marvelous bird to fly away.
In nature, there is something that listens to us, that hides in all things, and it wants to hear this poetry to evaluate our understanding of the poetry it has itself placed in its creations.
Things are ultimately as simple as that: to drink the poetry of this world and share it with the one who wrote it. This is the only thing I aspire to be, this is the sole mission of VoiePoétique.com.
Happy reading.
David