FR
J’avais peur de t’aimer,
Tellement peur de ne plus avoir les faveurs de tes yeux, offertes au temps meurtrier.
J’avais peur que nos mots se ternissent,
Que la saveur de nos moments aient le goût d’un fruit devenu trop mûr et triste.
Je voulais te garder,
Mais au fond,
Je savais que tu ne pouvais être cette moitié de moi…
Entière, tu aimes courir après le vent,
Laisser ton parfum sur des oreillers de coton et de plumes de lits que tu ne connais pas.
Offrir au vent la légèreté de tes cheveux sans penser aux lendemains,
Te perdre sur une boule bleue que tu imagine sans fin.
Quand tes yeux se fermeront et que le temps sera devenu ta dernière demeure,
Ne crie pas mon nom dans les méandres de l’univers,
Je serais déjà là, t’attendant depuis l’éternité d’un cœur amant et sincère.
Alors les vents contraires,
Les parfums entêtants,
Les champs de fleurs sauvages,
Les majestueuses mers et montagnes que tu admirais tant,
Les matins âpres et la gravité qui t’appelle à elle, sans cesse,
ne seront devenu que des vieux fruits trop murs sur lesquels nous regarderons pousser l’arbre de notre destiné.
EN
I was afraid to love you,
So afraid that your gaze, once kind, might drift away with time’s merciless touch.
I was afraid our words would dull,
That the taste of our moments would linger like fruit grown too ripe, too sad.
I wanted to keep you,
But deep down,
I knew you could never be that other half of me…
Whole, you love to chase the wind,
To leave your scent on pillows of cotton and feathers in beds unknown.
To offer the breeze the lightness of your hair, carefree of tomorrows,
To lose yourself on a blue sphere you imagine boundless.
When your eyes finally close and time becomes your last dwelling,
Do not call my name from the universe’s depths,
I will already be there, waiting for you since the eternity of a loving, honest heart.
Then the opposing winds,
The intoxicating scents,
The fields of wildflowers,
The majestic seas and mountains you so admired,
The bitter mornings and gravity’s endless pull,
will become nothing but old, overripe fruit, beneath which we’ll watch the tree of our fate grow.
David – Poésie
Le podcast en lien avec ce poème est à écouter ici :