59. Éloge de l’entre-deux

Dans l’entre-deux des existences,
Je ne prête allégeance à aucun rivage.
Égarée dans ces méandres, mon âme n’est point échouée,
Elle vogue, sereine, sans jamais trouver plage.

Les abysses sombres restent inexplorés,
Pourtant je navigue jusqu’à perdre haleine,
Mon corps de pierre, désormais matière lassée,
Ne ricoche plus sur l’océan des vies pleines.

Le silence m’enlace, douce mélodie,
Chant profond qui berce mon être détaché du réel,
Âme immortelle flottant dans l’azur infini,
Se nourrissant de sagesses célestes, tel un appel.

Je ne suis point échoué, je le proclame encore,
Mais en quête constante d’un équilibre éternel,
Guidé par la lumière de la surface, vers un accord,
Vers l’unité de l’être vibrant, au-delà du corporel.

Ode to the In-Between

In the in-between of existences,
I pledge allegiance to no shore.
Lost within these meanders, my soul is not stranded,
It sails serenely, never finding a port.

The dark abysses remain unexplored,
Yet I voyage until breathless,
My body of stone, now weary matter,
No longer skims across the ocean of lives.

Silence embraces me, a sweet melody,
Deep song that cradles my being detached from the real,
Immortal soul floating in endless blue,
Feeding solely on the wisdoms of the sky, like a call.

I am not stranded, I proclaim it again,
But in constant quest for eternal balance,
Guided by the light of the surface, towards harmony,
Towards the unity of a vibrant being, beyond the flesh.

David – Poésie

L’œuvre en illustration de cette poésie est le bien connu « Bleu » d’Yves Klein.

Il considérait le bleu comme la couleur la plus abstraite, capable de transcender le visible.

J’aime perdre mon regard, et mon esprit, dans ces œuvres modernes appelant symboliquement l’extérieur vers l’intérieur. Principe même de l’art ?

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